Pesth d. 25/12
Combien je suis reconnaissant, Mademoiselle, du bienveillant souvenir que vous voulez bien me garder! et Combien je me rejouis déjà du plaisir de vous revoir et de vous réentendre bientôt à Leipzig! J’ai éte si desolé de ne pas me trouver à Paris l’hiver dernier quand j’ai su que vous deviez y passer quelques temps. J’aurais peut être pu vous y être de quelque toute petite utilité. Vous savez qu’en tout temps et en tout pays je serai toujours tout à vos ordres.
Je deviendrai trop long si je me permettais de repondre avec detail à vos aimables questions sur mes nouvelles compositions. J’ai enormement travaillé en Italie. Sans exagération je crois avoir ecrit de 4 à 500 pages de musique de Piano. Si vous avez la patience d’en entendre un demi tiers, je serai charmé de vous le jouer tant bien que mal.
Les Etudes d’après Paganini qui vous sont dediées ne paraitront que dans 2 mois – mais je vous en apporterai les epreuves qui sont corrigées depuislongtemps, à Leipzig.
Encore mille graces et mille tendres et respectueux souhaits pour tout ce qui peut contribuer à votre bonheur – et surtout, à Bientot.
Tout à vous, d’admiration
et de sympathie
F. Liszt
Pesth 25 Decembre 39.
Mademoiselle
Clara Wieck.
Leipzig.
24. Dezember 1839
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